La foi des gens ordinaires – Livre de Ruth

Le livre de Ruth raconte l’histoire d’une femme ordinaire pendant l’époque historique des Juges. Dans cette terre promise qu’est Israël où le lait et le miel coule, ce livre nous parle de l’arrivée d’une famine. Alors on se pose indéniablement la question suivante : pourquoi la souffrance arrive là où elle ne « devrait pas » sévir.

La période des Juges (dans l’Ancien Testament) nous rappelle une chose : que l’homme est foncièrement mauvais peu importe les générations, qu’il a besoin d’un cœur nouveau et surtout d’un sauveur. Le peuple d’Israël est constamment désobéissant en se tournant vers l’idolâtrie, elle est malmenée constamment par les puissances voisines et crie dans la détresse à Dieu pour la venue d’un sauveur pour les libérer et les délivrer de l’oppression ennemie.

Dieu envoyait des malheurs en vue de ramener son peuple devant Lui. Et Dieu avait pitié de ces hommes qui criaient dans la détresse… Concernant la famine, le texte ne le dit pas mais il se peut que Dieu éduque son peuple. Le problème de la famine touche toute la condition humaine : riches comme pauvres.

Dans le livre de Ruth, est raconté l’histoire d’une famille israélite qui à cause de la famine fuyait la Terre Promise (Israël) pour s’installer dans le pays voisin de l’autre côté du Jourdain (Moab). De Moab, nous savons que via le Livre de Genèse que ce peuple s’est formé de la relation entre Lot ivre avec sa fille, autrement dit tout cela n’est pas glorieux ! Moab dans l’Ancien Testament est aussi un pays idolâtre qui ne servait pas le Dieu d’Israël (L’Eternel).

Il n’y a pas de jugement spécifique sur Moab dans le livre de Ruth. Il y a l’histoire d’une famille israélite (celle d’Elimélec et de Naomi) qui s’installe à Moab et dont les enfants épousent des femmes Moabites. Or le mariage mixte est interdit en Israël. Des circonstances rendent la vie de Naomi amère lorsqu’elle séjourne dans ce pays de Moab : son mari et ses 2 fils meurent, elle reste seule avec les deux belles-filles étrangères. Naomi voit que sa destinée est de rentrer en Israël où la situation économique allait mieux mais elle ne pouvait pas imposer à ses deux belles-filles de suivre cette veuve dans un pays qui leur est étranger. Et puis, qui dans Israël accepterait d’épouser des veuves étrangères ?

1) Sous les ailes de l’Eternel, chercher refuge en Lui et avoir foi

Naomi a du mal à croire en la bonté de Dieu, elle éprouve une amertume (Ruth 1 : 13). A son retour en Israël, les gens ne la reconnaissaient plus comme si la souffrance avait dépeint sur le visage de Naomi (Ruth 1 : 20). Elle est aigrie parce qu’elle ne comprend pas toute cette « succession d’injustices » qui tombe sur elle. Naomi pense qu’elle attire des malheurs, elle demande donc à ses belles-filles à ne pas suivre. Une des belles-filles nommée Orpa quitte Naomi avec larmes, mais Ruth fait cet engagement de rester avec sa belle-mère (Ruth 1 : 16)

Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras j’irai, où tu demeureras je demeurerai, ton peuple sera mon peuple, ton Dieu sera mon Dieu.

Ruth, pourtant étrangère, a appris qui était l’Eternel lorsque sa belle famille s’installait à Moab. On assiste à un paradoxe : Naomi se plaint devant Dieu tandis que Ruth fait cet engagement solide et accepte de suivre Naomi et son Dieu. C’est comme si elle soupçonnait la bonté de l’Eternel. On peut imaginer sa prière : je ne veux pas suivre quand tout va bien, il y a des choses que je ne comprends pas, mais je veux te faire confiance en toutes circonstances. »

Ruth est rapidement acceptée dans le village en Israël, et elle prend connaissance de la loi mosaïque (Lévitique 19) qui consiste à prendre soin de la veuve et de l’orphelin. Aussi, l’Eternel dans sa loi ordonne la possibilité au pauvre de glaner ce que les moissonneurs ont laissé dans le champ.

Apparaît Boaz, un parent éloigné de la famille d’Elimélec, Ruth souhaitant glaner dans son champ lui demande la permission.

Boaz n’est pas raciste du tout, il s’adresse à Ruth (Ruth 2 : 12) et veut protéger l’étranger et cela va à contre-courant de l’ambiance générale en Israël. Notez aussi que la mère de Boaz est Rahab, c’est cette prostituée étrangère qui aidé Josué et le peuple d’Israël à entrer dans la ville de Jéricho. Boaz se souvient des paroles de l’Eternel : quand un étranger vient dans le pays, traitez-le comme un compatriote. Car autrefois vous avez été étrangers. Aimez ceux qui ont émigré comme vous !

Il y a donc dans l’Ancien Testament des indices démontrant que Dieu veut se constituer un peuple de tous les nations. On voit dans le livre de Ruth l’ouverture d’esprit d’un israélite pieux : Boaz (Ruth 2 : 12).

2) Sous les ailes du rédempteur

Naomi, pauvre, souhaite vendre la parcelle de terre qui appartenait à sa famille. Dans la loi d’Israël, chaque famille est propriétaire d’une terre conformément à ce que l’Eternel avait institué lors du partage du pays. Il existe une loi dénommée « loi de rédemption (rachat) » dans Lévitique 25. Il est possible pour un parent proche de racheter cette terre en contrepartie d’épouser la veuve, si le parent n’a pas d’enfant. A travers cette loi, Dieu nous enseigne le principe de substitution. Ceci n’est pas un mariage forcé mais c’est un moyen visant pour la branche de la famille restante de garder cet héritage. Naomi demande à Boaz de racheter sa parcelle de terre, elle dit dans Ruth 3 : « étend ton aile sur ta servante » car tu es rédempteur (= épouser Ruth). Or, il y a un autre parent plus proche. Cet inconnu veut racheter la terre, mais le coût de la rédemption s’avère plus cher que prévue car il faut par la même occasion s’engager avec Ruth.

Prenons du recul par rapport à cette histoire, plusieurs images sont utilisées pour parler de notre salut. Un rédempteur doit être quelqu’un de la famille, il remplace celui qui ne peut plus agir (substitution), il verse un prix, par un ferme engagement il prend en charge celui qui est démuni (afin que cette personne soit libéré)

C’est une image plus que parfaite du Christ !

Boaz la prend sous ses ailes (à Ruth) qui devient son rédempteur. Ruth affirme dans Ruth 4 : 14 « Béni soit l’Eternel qui ne t’a pas laissé manquer d’un rédempteur. » Et Ruth épousa Boaz, et ensemble, ils enfantèrent Obed, le père d’Isaï (Jessé), le père de David, le grand roi d’Israël. A travers le chaos dans l’époque des Juges (larmes et déceptions), Dieu avait prévu que le salut du monde passerait par une femme étrangère qui n’a rien de particulier mais qui a choisi de se confier en l’Eternel. David : roi d’israël ; Jésus-Christ de la lignée de David sera le Roi des Rois.

La destinée du monde a joué entre Moab et Bethléhem sans que les personnes concernées ne s’en aperçoivent. Ces gens là ordinaires et obéissants à l’Eternel n’ont pas eu de miracles, ni de visions, ni de prophéties… Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire d’une manière ordinaire. Et pourtant leur vie est transformée !

Conclusion

On se pose parfois cette question ou on entend des gens affirmer cette phrase suivante : pourquoi tous ces malheurs arrivent ? Mais nous savons comment est notre Seigneur, nous pouvons lui faire confiance ! … sous ses ailes.

Nos actions dans la foi et dans l’obéissance (ex : donner un verre d’eau à ses disciples) retentiront jusque dans l’éternité.